Instantanéité, co-création, réseau… les business model du numérique percutent la gestion de la qualité, l’obligeant à se réinventer et à développer de nouvelles compétences. Ce renouveau doit néanmoins s’ancrer dans les fondamentaux de la fonction : certains restent incontournables et constituent de réels leviers pour s’emparer des évolutions digitales.
La maîtrise des risques et la sécurité des systèmes, un enjeu clé
L’explosion des technologies numériques s’accompagne d’une exigence forte pour les entreprises : la parfaite maîtrise de la sécurité des échanges et de l’information.
La fonction qualité, par son expertise des processus de l’entreprise, sa capacité à réaliser des analyses de risques à partir de méthodes éprouvées, à qualifier les incidents ou encore à déployer des actions préventives ou correctives, affirme ainsi son rôle dans l’univers du numérique.
Une culture d’entreprise très fortement « orientée client »
Les entreprises « digital natives » ont une logique d’excellence de services, de proximité, d’interaction et d’adaptation aux besoins du client, voire une approche personnalisée de la relation. Ces évolutions s’appuient sur une mission intemporelle de la qualité : celle de garante du capital confiance de l’entreprise. Elles en renforcent même la dimension stratégique :
Projets stratégiques et performance durable : un besoin évident de structuration
La vitesse du monde numérique et la quasi absence de contraintes physiques poussent les entreprises « digital natives » à grandir sans réfléchir à l’organisation de la qualité. Celle-ci est intégrée de manière diffuse dans les autres postes. Lorsqu’un certain volume d’affaires est atteint, en l’absence d’une centralisation, les problématiques qualité qui surviennent sont gérées par des interlocuteurs dans chaque direction opérationnelle - production, logistique, relation client… Ceux-ci entretiennent des relations bilatérales de reporting avec la direction générale et la qualité ne fait pas l’objet d’une animation commune.
Cette absence de structure représente un écueil : elle nuit à la pérennisation de la croissance et à la stabilisation d’une performance durable. Ainsi, les acteurs interrogés par Sylvie Rolland dans le cadre de son étude[1] « Qualité et entreprises du numérique » ont exprimé le besoin de mieux s’organiser et de créer une nouvelle fonction avec pour missions de :
En résumé, les entreprises numériques qui ne disposent pas encore d’une fonction qualité dédiée ressentent le besoin de cette vision transversale et structurante qu’elle porte !
Pour être productif, le collaboratif doit être organisé !
La culture « digital native » est très fortement collaborative, que ce soit en interne, ou en externe, en impliquant les clients, fournisseurs et autres partenaires dans différents temps de vie de l’entreprise. L’innovation ouverte ou le financement participatif en sont des exemples.
Néanmoins, pour que la puissance créative de ces modèles porte ses fruits, il est nécessaire que les entreprises identifient les compétences internes dont elles disposent, modélisent le cas échéant les besoins d’apports externes, puis mettent en œuvre des contextes favorables à l’émergence d’idées novatrices, comme par exemple le Hackathon.
Vision globale de l’entreprise, de ses talents et de ses parties intéressées, ou encore compétences organisationnelles : encore une fois, des fondamentaux de la qualité !
[1] « Cet article a été rédigé par Parcours Croisés, à partir des principaux enseignements de l’étude « Qualité et Entreprises du Numérique » de Sylvie Rolland, Enseignant-Chercheur et directrice scientifique du Cercle Performance des Organisations de la Fondation Paris-Dauphine »
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Gérard VILLAINBonjour
Je comprend ce besoin, mais ce n'est en définitive que le basique de management.
Reprenez les formations des encadrants et managers d'il y a 40 ans : on y retrouve tout cela, certes avec des mots différents, des fonctions différentes ...
Associer ces besoins à la notion de "qualité" me gène beaucoup, car pour moi la qualité c'est et doit être d'abord "des produits et prestations aux clients externes conformes".
Si la version 2015 de l'ISO 9001 contient pour la 1 ère fois une phrase disant qu'il y a d'autres management dans l'entreprise, c'est bien que le management de la qualité n'est pas LE management de l'entreprise.
Essayons de prendre, d'utiliser de bons mots/notions sinon la qualité va s'occuper de tout et comme "qui trop embrasse, mal étreint", elle passera à coter de la conformité des produits (ce qui est trop souvent le cas maintenant...).
Enfin, oui, les outils qu'utilise la qualité sont de bons outils : les premiers qualiticiens ont su prendre les meilleures pratiques existantes et les développer. Il faut que tout un chacun, et surtout chaque manager, chef de service, chef d'équipe, responsable, pilote de processus... les connaisse, se les approprie et utilise ceux qui sont appropriés à son domaine. Mais de grâce, cela n'est plus le domaine de la qualité (pour moi)
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Yvon MOUGINLe management de la qualité vise certes à : " fournir constamment des produits et des services conformes aux exigences des clients et aux exigences légales et réglementaires applicables" mais aussi à " accroître la satisfaction de ses clients " (sic le référentiel ISO 9001 - 2015). Ce second objectif n'est pas à négliger d'autant plus que l'amélioration doit concerner désormais les produits et services vendus. La stricte recherche de la conformité aux exigences, si effectivement elle est indispensable, n'est plus suffisante. Il faut surprendre le client, l'"enchanter" même et cela est aussi de la responsabilité de la fonction qualité. Mais oui, vous avez raison, la qualité n'a pas à s'occuper de tout cependant la satisfaction des clients demeure son domaine de base et c'est très large.
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Gérard VILLAINBonjour Yvon
Aucune contradiction entre ce que vous dites et ce que je pense : la satisfaction du client, qui passe d'abord par un produit conforme à ses exigences, complétées par ses besoins et ses attentes, c'est bien le domaine de la qualité. mais de grâce, n'encombrons pas la travail du qualiticien de tous ces a-cotés qui le distraient de sa véritable fonction : être le représentant du client externe dans l'entreprise. Ne revenons pas à cette caricature de la fin des années 80 où l'on voyait un qualiticien responsable de tout...
Aujourd'hui, il nous faut des "expert" de chaque métier. Le qualiticien, lui, est l'expert de la conformité des produits et de la satisfaction client. Point. Il ne sera jamais un expert de tous les outils possibles, toutes les techniques de management .... Si le rôle des pilotes de processus a évolué, c'est bien pour cela : rendre à chaque manager de processus son rôle et ses responsabilités.
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Farid AZEBMessieurs Gérard Villain et Yvonne Mougin,
Je rejoins entièrement vos pensées de la fonction "Qualité" qui, sommes toutes, ne sont pas du tout contradictoires.
Je rajouterai, pour ma part, qu'un qualiticien ne peut pas se limiter ni même se suffire de la QHSE tant la qualité est une fonction transverse... Sans omettre de signaler que beaucoup de "Directions" et pilotes de processus continuent à se reposer sur lui pour porter leurs systèmes de management.
Je suis encore un novice dans le domaine de la qualité par rapport à ceux qui y ont consacré toute ou l'essentiel de leurs carrières et mon humble expérience en la matière me démontre trop souvent que même si en matière de normes les rôles des acteurs de la qualité ont évolué, le qualiticien reste encore perçu comme le médecin de bord et quelques fois on lui colle même le rôle de sapeur-pompier...
Bien cordialement,