Aujourd’hui, dans les DRH de nos grands groupes, la sécurité des salariés passe bien entendu par la chasse aux accidents, mais un nouveau mot d’ordre a fait son apparition « objectif zéro presque accident ». A y regarder de plus près, des pratiques intéressantes pourraient être reprises ailleurs.
Il est une expression que l’on devrait bientôt trouver dans des articles de la presse grand public tant il prend de l’importance dans nos entreprises. Il s’agit de « presque accident ». Quand je dis entreprise, je devrais préciser grandes entreprises…
Cela ne signifie pas que les PME se désintéressent de cette notion, loin de là, mais il faut admettre que les grands groupes industriels du bâtiment, des TP et de l’énergie ont fait de cette question un enjeu de premier plan et, semble-t-il, avec succès. Il pourrait donc être intéressant de s’inspirer de telles démarches dans des entreprises de plus petite taille.
De l’intérêt du « presque accident »
Quelques explications et exemples pour mesurer l’intérêt de telles actions érigées en stratégies globales…
Au sein des secteurs d’activité évoqués, après avoir agi pour faire baisser leur taux d’accidents du travail, on s’est rendu compte que l’on arrivait à un plancher, difficile à “percer”.
La solution est venue en combinant l’inversion d’une pratique ancienne et d’une volonté clairement affirmée de modifier certains automatismes. Concrètement, il s’est agi de dépasser le principe du contrôle pour impliquer le salarié dans la traque de situations accidentogènes, tout en démontrant à ce même salarié qu’il n’avait pas avoir peur d’être sanctionné en faisant remonter des situations qu’il estimait dangereuses.
Comment favoriser sa déclaration ?
Partant de là les initiatives se sont multipliées, ce qui donne aujourd’hui une tendance de fond intéressante et s’illustrant par des actions fort pratiques et peu compliquées à mettre en œuvre.
Ainsi, certains groupes, essentiellement dans la construction, ont mis en place le quart d’heure sécurité. Celui-ci, sur un temps court et un thème précis, permet d’engager un échange avec les salariés. A cette occasion, ceux-ci sont sollicités pour faire état de situations à risques qu’il serait intéressant d’analyser plus avant pour les traiter.
Ailleurs, pour évacuer la peur de dire les choses, on fixe à chacun un objectif de “presque accidents” à faire remonter. Chez Total, cet objectif est d’au minimum deux déclarations à faire par an et par salarié et ça marche ! Toujours dans l’énergie, Total[1] et d’autres compagnies pétrolières ont mis en place une « stop card » pour matérialiser l’autorité donnée à chaque salarié pour intervenir et bloquer une situation dangereuse.
Diffusez, adaptez et avancez !
Voici une tendance qui n’a rien d’une mode avec quelques exemples d’actions simples à mettre en œuvre et qui permettront dans d’autres secteurs d’activité d’avancer dans le domaine de la sécurité.
Thierry Brenet, Consultant
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Nicolas DESBRIERES - Responsable éditorialTrès intéressant en ce qui concerne l'implication du personnel ! plusieurs objectifs sont atteints avec cette démarche : santé, sécurité, implication du personnel...
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François-Xavier NIONJe confirme !
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Marie-claude HORACEC'est une très bonne chose d'impliquer les salariés concernant la prévention des risques. C'est cette implication qui est mise en avant par les entreprises ayant la certification MASE (Manuel d'amélioration Sécurité des Entreprises). Dans notre agence, nous avons mis en place des "causeries sécurité" que nous réalisons aussi bien sur le lieu de mission du salarié que dans notre entreprise, ce qui permet aux salariés de s'exprimer dans une ambiance conviviale et sans peur des "représailles".
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Zakaria YZIDIBonjour;
je suis nouveau sur Parcours croisés; je me permet de m'avancer dans la discussion du Presque accident qui était et est toujours d'actualité.
c'est vrais que l'accident commence par le presque accident, comment l'éviter? généralement par les sensibilisations qui malheureusement ne fonctionnent pas toujours.
mais les enquêtes des presque accidents sur lesquels j'ai déjà travaillé m'ont conduits a une seule conclusion unique et Universelle. l'employé a tendance a ne pas faire attention lorsqu'il est en activité; absorber par son travail il ne fait plus attention a son environnement. c'est a ce moment là que la brèche du presque accident devient une porte ouverte a l'accident.
c'est pour cela qu'il est conseillé de faire des pauses de 10 minutes/03heures de travail.
enfin c'est mon point de vue. je ne me considère pas comme un professionnel attitré mais avec ma petite expérience j'ai observé et j'ai déduit.
Bonne journée a vous tous.
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Marie-claude HORACEBonjour,
L'idée de fixer des objectifs aux salariés pour qu'ils parlent des presqu'accidents fonctionne bien dans les grandes sociétés. Par contre, chez les intérimaires, nous constatons une certaine méfiance à faire remonter les informations liées aux presqu'accidents ou situations dangereuses car ils ont l'impression qu'ils seront pénalisés d'une manière ou d'une autre. De plus, selon eux, c'est au Responsable d'en parler mais ce dernier estime que cela ne regarde pas l'agence d'emploi et que c'est en interne qu'il faut gérer les choses. Il ne réalise pas qu'en cas d'accident, c'est l'agence d'emploi qui sera d'abord incriminée en sa qualité d'employeur.
Pour que les choses bougent vraiment, il faut changer les mentalités aussi bien chez les salariés que chez les responsables d'entreprise, chefs de chantiers, conducteurs de travaux...
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Thierry BRENETBonjour Marie-Claude,
Je n'ai jamais été confronté, effectivement, à cette question avec des intérimaires et je veux bien croire qu'il y a de la méfiance dans leur réaction...
Et puis, pour que <<les choses bougent vraiment>>, vous avez raison, c'est l'affaire de TOUS !
Belles fêtes de fin d'année